Lors de son assemblée générale, les membres de l’ASRREM ont pu découvrir le projet vCool. La présentation faite par Donald Glowinski a permis de voir que des technologies de point peuvent être au service des musiciens qui doivent apprendre – durant leur cursus – à gérer le stress lié aux performances en public ou lors d’examens.
Placé sous la responsabilité de Marc-André Rappaz, ce projet est porté par la HEM de Genève et l’Université de Genève (Centre Interfacultaire en Sciences Affectives et Neuroscience of Emotion and Affective Dynamics Laboratory). Les objectifs de l’expérience visent à entraîner, stimuler et caractériser la capacité du musicien à gérer l’anxiété de la performance musicale (APM) en public en utilisant les ressources de la réalité virtuelle. Les étudiants sont ainsi plongés dans un espace virtuel reproduisant une salle de concert avec du public. L’idée est de jouer progressivement avec les paramètres stressants de la situation pour amener l’étudiant à s’observer et à analyser ses comportements en vue de mieux les contrôler.
Ce projet vise donc une amélioration des capacités des musiciens à gérer leur trac, mais également une meilleure caractérisation et une analyse des causes observables grâce à la réalité virtuelle. Ce faisant, il est possible de développer des outils pédagogiques orientés d’une part sur la préparation des performances musicales et d’autre part sur la performance musicale elle-même. On peut imaginer toute l’importance que de telles investigations peuvent avoir quand on sait que plus de 80% des étudiants se disent affectés par le stress lorsqu’ils sont en situation de performance musicale.
La présentation a donné suite à des échanges très intéressants liés aux potentiels de la réalité virtuelle pour reconstruire le maximum de paramètres d’une situation, sachant qu’il est évidemment impossible de les reprendre tous. Ces approches qui s’appuient sur la psychologie comportementale sont visiblement prometteuses même s’il semble difficile d’en généraliser – pour le moment – l’usage compte tenu du dispositif relativement lourd et cher à mettre en place.
D’une manière générale, on peut également s’interroger sur le rôle de l’erreur dans l’apprentissage instrumental et en particulier d’en faire qui apparaît comme un des axiomes de la formation instrumentale. Ne pourrait-on pas, dès le plus jeune âge, relativiser la chose en dotant les musiciens de compétences propres à tirer profit de leurs erreurs plutôt que de leur inculquer la nécessité de les éviter ?
1 Commentaire Laisser un commentaire